Club de Preseau-sepmeries
Histoire du Karaté Shotokan
Source site ligue sud-est : http://sudest.fktamaf.free.fr/
Accueil Introduction Gichin
Funakoshi
|
Les origines du
Karaté… Dans leur quête des racines de l'art du combat à main nue, les historiens
ont abouti en Chine Méridionale, dans la province du Foujian, (Fu-Kien) où
tout à vraiment commencé… Il y a fort longtemps de cela. |
|||||||||||||
La légende de Bodhidharma
(l'illuminé)… En l'an
520, un étrange moine Indien à la peau claire et à la barbe hirsute se rend à
la cour Impériale Chinoise à Nankin. Originaire de la région de Madras,
Bodhidharma (Damura en japonais) est, selon ses dires, le fils aîné du roi
Sugnanda, descendant de Bouddha, ce qui fait de lui le vingt huitième
patriarche indien. |
|
|||||||||||||
Bodhidharma est
souvent représenté sous les traits d'un personnage patibulaire |
||||||||||||||
Il apporte
à l'empereur Wu, une nouvelle conception du Bouddhisme qui, par le biais de
la méditation conduit à l'illumination. Cette remise en question des
principes philosophiques et religieux auxquels l'empereur, protecteur du
Bouddhisme en Chine a consacré toute sa vie, le rend furieux. Il congédie et
chasse Bodhidharma sur le champ ne lui laissant la vie sauve qu'au simple
fait d'être le fils du roi de Madras. |
||||||||||||||
Le Monastère de la
Petite Forêt |
Après
avoir traversé le Fleuve Jaune sur un roseau, Bodhidharma trouve refuge au Monastère
de la Petite Forêt |
|||||||||||||
Mais les
moines, mal nourris et affaibli par les privations ne peuvent supporter
l'immobilité que leur impose la méditation. Bodhidharma se souvient alors de
diverses formes gymniques plus ou moins guerrières qu'il avait étudiées
lorsqu'il était jeune. |
Combat de Chuan-Fa
(Quan-fa) |
|||||||||||||
Il
met au point une méthode basée sur une série de dix-huit mouvements très
lents "Les dix-huit
mains des disciples du Bouddha", qui permet
de fortifier le corps et l'esprit. Ces dix-huit exercices, répertoriés dans
un ouvrage dont il est présumé l'auteur, seront à l'origine de plus de quatre
cents variétés de boxes Chinoise que perpétueront à travers les siècles les
moines Shaolins, et donneront naissance plus tard au fameux "Té" d'Okinawa. |
||||||||||||||
|
Mais, déçu
de voir que les moines ne retiennent que l'aspect martial de son
enseignement, Bodhidharma quitte le Monastère. Bodhidharma |
|||||||||||||
Il faut noter que l'on ne peut totalement attribuer la paternité des Arts
Martiaux au courant Bouddhiste de Bodhidharma car des écrits prouvent que
certaines boxes chinoises d'un courant Taoïste comme le Quanfa (ou Chuan Fa)
étaient pratiquées huit siècles avant la venue de Bodhidharma en Chine. Il existe aussi une certaine confusion au sujet du monastère de Shaolin.
Il aurait en réalité existé cinq monastères du même nom qui furent détruits
puis reconstruits au cours des siècles. Si le monastère le plus connu est
celui du Hénan, où Bodhidharma enseigna le Chan (Zen), c'est sur celui de la
province du Fujian (Fu Kien) plus au sud, que se porte l'attention des
historiens. C'est bien dans ce monastère, réputé pour ses pratiques
combatives, que cinq moines rescapés d'un massacre développèrent la tradition
martiale et les cinq styles de Shaolin, Hung Gar, Li Gar, Choi Gar, Liu
Gar et Mo Gar, qui se diffuseront sur l'île d'Okinawa. |
||||||||||||||
Okinawa (Une corde
sur l'océan) |
Okinawa
est l'île principale de l'archipel des Ryu Kyu, chaîne arquée de plus de
soixante-dix îles, qui s'étendent de la pointe sud du Japon à Taiwan. On
pense que les premiers habitants de l'île étaient originaires du sud de
l'Asie, de Chine, et des îles Japonaises Septentrionales. Historiquement,
Okinawa est tiraillée entre deux voisins infiniment plus puissants, la Chine
et le Japon. Ouverte par la force des choses, l'influence des cultures
Chinoise et Japonaise se fait déjà sentir dans l'île trois cent ans avant
notre ère. A cette époque troublée, la population a peu de ressources et les
armes sont rares. La nécessité d'apprendre à se défendre donne l'élan
nécessaire à l'apparition d'un art martial local. De ce fait, Okinawa est un
creuset original où s'élabore avec le temps une synthèse particulièrement
féconde des arts du combat à mains nues. |
|||||||||||||
L'interdiction du port des armes En 1429,
Okinawa est unifiée sous le règne du roi Sho Hashi. Après son
effondrement et suite à une période d'instabilité politique de sept ans, une
autre dynastie s'installe en 1477. Pour imposer son autorité le nouveau roi Sho
Shin désarme toute la population et place les armes sous son contrôle
dans son château à Shuri. Il fait aussi interdire le port du sabre aux nobles
et les oblige à vivre prés de lui dans la capitale royale. Le roi Shoshin parmi
sa cour |
|
|||||||||||||
Cette politique de désarmement puis "d'assignation à
résidence" des seigneurs guerre fut imitée plus tard au Japon avec les
édits du sabre de Toyotomi en 1586, puis en 1634, lorsque le shogun Tokugawa
ordonna aux daïmios, de se rassembler dans sa capitale. |
||||||||||||||
|
En 1609 le
clan Satsuma, l'un des plus puissants du Japon nouvellement unifié, envahit
Okinawa et écrase son armée. Iehisa Shimazu, Daïmyo de Satsuma débarque sur
l'île principale avec plus de trois mille hommes de troupe, ce qui à l'époque
est considérable. En 1611 il promulgue les redoutables quinze ordonnances
"Okote Jugo Jo" qui interdisent aux habitants de l'archipel, tout
contact et tout commerce avec l'étranger (particulièrement la Chine), mais
aussi le droit de posséder une arme. Chaque village doit uniquement disposer
d'un billot auquel est enchaîné un couperet. Les Japonais maintiennent donc
l'interdiction de porter des armes et continuent d'exiger de la noblesse
qu'elle reste sagement à Shuri. Mais il faut bien se nourrir, c'est donc
contraints et forcés que les Japonais autorisent, l'usage des instruments
agraires, particulièrement ceux utilisés dans les rizières. Le riz étant en
effet l'une des ressources principales du clan qui le revend au Japon avec un
énorme bénéfice. |
|||||||||||||
Face à l'oppression Japonaise, les
habitants de l'archipel organisent leur défense |
||||||||||||||
|
Ces
différentes interdictions, ressenties par le peuple et les nobles comme une
véritable oppression ne seront jamais levées. Elles vont pousser les nobles à
s'emparer des techniques du Té, les rendant de plus en plus meurtrières
tandis que les paysans et pécheurs, commencent à transformer les instruments
de leurs métiers en armes redoutables (fléaux, poignées de meule, faux,
brides de cheval). Cela donnera naissance au Ryu Kyu Bu-jutsu (l'art
du combat armé des Ryu Kyu) l'ancêtre du Kobudo. Tout en se limitant à
leurs classes sociales, la diffusion du Té, et du Ryu Kyu bu jutsu s'entoure
du plus grand secret. Progressivement le Japon se ferme. Cet isolement
presque total durera jusqu'en 1853. Il va marquer l'originalité de la culture
japonaise et de ses arts martiaux. |
|||||||||||||
Paysan d'Okinawa muni des armes du
Ryu-Kyu Bu-Jutsu |
||||||||||||||
A la fin
du XVIIIème siècle une synthèse a lieu entre Le Té d'Okinawa, les
boxes chinoises de Shaolin, le Jiu-jitsu pratiqué par les
samouraïs en cas de perte du sabre et le Zen meilleure méthode connue
pour contrôler l'esprit. Certains grands maîtres de Té se rendent dans la
province du Fujian (Fu Kien) pour étudier les boxes chinoises et
inversement. Un grand maître chinois, Kushanku (Kanku en japonais) passe
six ans à Okinawa. La Kata qu'il enseigne porte encore actuellement son nom.
Au XIXème siècle l'art d'Okinawa commence à être connu sous le nom de Tode
(main du continent) mais aussi sous le nom de Tsang Té (Kara Té en
japonais) qui veut dire "la main chinoise". La
transmission du Tode est toujours entourée du plus grand secret. Elle se fait
généralement la nuit, de maître à disciple, à la lueur d'une torche ou d'une
Lanterne. Au fil du temps, les grands maîtres codifient leurs enseignements,
si bien que trois styles distincts commencent à apparaître, portant chacun le
nom de la localité qui les a vu naître: |
To-Dé |
|||||||||||||
L'expédition
Américaine de Perry … Le 8 Juillet
1853, le commodore Matthew Calbrait Perry, débarque dans la baie de Tokyo. Il
a pour mission d'ouvrir les routes commerciales vers l'archipel nippon, fermé
jusqu'ici par la politique d'isolement voulu par le Shogunat des Tokugawa. |
|
|||||||||||||
L'ère moderne… |
||||||||||||||
|
L'unification
du Japon sous la Restauration Meiji en 1868, abolit le système féodal.
Cette période marque la disparition du pouvoir militaire shogunal, la fin de
l'isolationnisme et fait entrer le Japon dans une nouvelle ère. L'empereur Meiji (Mutsuhito 1852 -
1912) |
|||||||||||||
L'ère Meiji est la
période historique du japon entre 1868 et 1912. |
|
|||||||||||||
Au début
du XXème siècle, les
maîtres d'Okinawa Té estiment que les temps ont suffisamment changé
pour rompre le silence sur cet art terriblement meurtrier. En 1902, le voile
est levé. De cette époque charnière nous viennent les noms de deux maîtres
qui vont devenir les chefs de file des principales écoles actuelles. Anko
Itosu et Kanryo Higaonna. |
||||||||||||||
|
Ces deux
grands maîtres vont former des disciples qui plus tard, révèleront le Tode au
Japon. Anko Itosu enseigne une méthode basée sur des techniques longues avec
des déplacements rapides et légers, le style Shorin. Kanryo Higaonna,
donne la préférence à des techniques de force en contraction sur des
déplacements courts idéals pour le combat de prés, le style Shoreï. Au
cours d'une démonstration publique, un commissaire de l'éducation de la
préfecture de Kagoshima décide d'inclure l'Okinawa Té dans le programme
scolaire d'éducation physique des écoles de Shuri. Anko Itosu va se charger
de cette tache, c'est le début de la diffusion de l'art sur toute l'île. Kanryo Higaonna, l'initiateur du
courant Naha-Té (1881) |
|||||||||||||
Anko Itosu "la
main sacrée du Shuri-Té" Anko Itosu
est le secrétaire du roi Okinawaien Sho-Tai jusqu'à la dissolution de la
monarchie en 1879. C'est un fin lettré de la culture chinoise et de la
culture Japonaise. Maître de sabre (Kenjutsu) c'est aussi l'héritier
officiel de l'école Shuri-Té de Matsumura Sokon. |
|
|||||||||||||
|
Il scinde Kushanku
et Naihanshi et crée cinq kata, les Pinan, qui serviront de
base aux entraînements et petit à petit, fait fermer les poings des élèves
pour éviter les blessures. Entraînement au château de Shuri |
|||||||||||||
|
En 1922
Gishin Funakoshi le
disciple Anko Itosu, fait une démonstration d'Okinawa-Té à Tokyo, qui
impressionne et enthousiasme particulièrement les Japonais. Il est prié de
rester au Japon. De ce jour, ce maître et pédagogue exceptionnel va œuvrer
sans relâche pour la diffusion de l'art d'Okinawa au Japon et à travers le
monde. Il le redéfinit et lui donne un sens plus profond, plus philosophique.
Sous son impulsion, l'art d'Okinawa devient le Kara-Té-Do |
|||||||||||||