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Histoire du Karaté Shotokan
Source site ligue sud-est : http://sudest.fktamaf.free.fr/
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origines du karaté
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Gichin Funakoshi Père du Karaté moderne et grand réformateur, ce petit
homme d'un mètre quarante sept, au destin hors du commun œuvra sans relâche
pour la diffusion et la promotion de l'Art d'Okinawa au Japon. Il est l'un
des trois grands Maîtres fondateurs de l'ère moderne du Budô, lui qui dans sa
jeunesse, s'entraînait durant des heures, la nuit, à la lueur d'une lanterne. |
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Funakoshi
Senseï est né en 1868 dans le district de Yamakawa-Chô sur l'Ile d'Okinawa
dans l'archipel des Ryû-Kyû, au début de l'ère Meiji. C'est un homme cultivé
et un poète de renom. Il suit de très près le code moral de ses ancêtres et
observe les interdictions d'autrefois. Fidèle à ses principes, il considère
que le Samouraï doit avoir une apparence impeccable. Chaque matin, Funakoshi
Senseï se tourne vers le Palais Impérial et s'incline avec un profond
respect, il accomplit le même cérémonial en se tournant du côté d'Okinawa. Né
prématurément Gichin Funakoshi est un enfant plutôt fragile. Ses parents,
persuadés que sa vie serait courte, prennent particulièrement soin de lui et
l'emmène vivre chez ses grands-parents. Tout en le choyant, son grand-père
lui enseigne les Cinq Classiques et les Quatre Livres chinois de la tradition
confucéenne indispensable à l'éducation d'un fils de l'aristocratie. Durant
son séjour chez ses grands-parents, il entre à l'école primaire et se lie
d'amitié avec un garçon de sa classe. Cette rencontre va considérablement
modifier le cours de sa vie. Ce camarade n'est autre que le fils Anko Azato,
un des plus grands experts de Tode d'Okinawa. |
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Azato Anko (1827 -
1906) Maître
Azato est "Chikudon Peichin" (serviteur du roi). Élève de Matsumura
Sokon et maître de sabre (Kendo), c'est aussi un expert en tir à l'arc
(Kyudo) et un brillant intellectuel. S'il n'est pas l'héritier officiel de
l'école de Shuri-té de Matsumura Sokon, beaucoup le considèrent comme le
"Kage-Shihan" (l'héritier de l'ombre, celui qui détient le savoir
de l'école). C'est de lui que Gichin Funakoshi va recevoir ses premières
leçons. |
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Gichin Funakoshi commence donc l'étude de
l'Okinawa-Té sans grand enthousiasme, mais au fil des jours, sa santé
s'améliore. Lui qui était chétif, sans grande volonté et plutôt introverti se
sent devenir un homme à l'esprit ouvert et plein de force. Il décide alors de
se lancer corps et âme dans l'étude du Té d'Okinawa. A cette
époque la pratique du Tode est toujours proscrite par le gouvernement. Les
entraînements doivent donc toujours avoir lieu en secret et les maîtres
interdisent formellement aux élèves d'évoquer leurs apprentissages. C'est
donc la nuit, à la lueur d'une lanterne que le jeune Funakoshi se rend dans
la cour de la maison d'Azato pour travailler le Tode. Plusieurs fois il mord
la poussière, répétant le même kata parfois jusqu'à l'évanouissement. Après
plusieurs années de ce rude apprentissage, Anko Azato présente Gichin
Funakoshi, à son ami Anko Itosu. C'est sous la tutelle de ses deux
grands-maîtres que Senseï Funakoshi apprend les aspects spirituels et
techniques du Té. |
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L'affaire du chignon Afin de
pouvoir se présenter au concours de l'école de médecine de Tokyo, concours
qu'il réussit, Gichin Funakoshi, falsifie les registres officiels. En effet
seuls ceux qui sont nés en 1870 ou après sont autorisés à se présenter aux
examens. Pourtant, pour une toute autre raison, il ne pratiquera jamais la
médecine. |
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Il
finit pourtant, comme tous les Japonais, à se plier à ces nouveaux usages, ce
qui provoque un tollé parmi les siens et devient Maître d'école, profession
qu'il exercera pendant trente ans. Anko Azato, en fin visionnaire et afin de
donner l'exemple aux nouvelles générations, est l'un des premiers à se
soumettre à cette reforme. Le chignon n'est plus qu'une relique du passé. |
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Au début
du XXème siècle, sous l'impulsion de Anko Itosu, l'Okinawa-Té commence à
s'ouvrir au public par l'intermédiaire de l'éducation physique, Gichin
Funakoshi va le populariser. |
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En 1922,
mandaté par ses pairs et sur invitation de l'Empereur Yoshihito, Funakoshi
Gichin se rend à Tokyo pour y faire une démonstration qui va changer le cours
de l'art du combat d'Okinawa. Il est choisi pour ses qualités techniques et
ses parfaites connaissances des us et coutumes du peuple Japonais. Étant
professeur à lire et à écrire la langue japonaise dans la vie courante, il
est aussi passé maître dans l'art de la poésie et de la calligraphie. Suite à
sa démonstration Jigorô Kanô, le fondateur du Judo lui demande de faire une
autre démonstration au Kodokan devant une centaine de spectateurs. Cette
dernière est un véritable succès et les sollicitations ne vont pas tarder à
s'enchaîner. Gichin Funakoshi prend alors conscience qu'il est peut-être
l'homme qui va répandre le Karaté au Japon et décide de rester. Il ne
retournera jamais à Okinawa. |
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Le Travail quotidien au Makiwara de Funakoshi Senseï |
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Les jours difficiles Installé
au Meisei Juku, un dortoir pour étudiants dont la salle d'étude lui sert de
Dojo, Senseï Funakoshi accepte toutes sortes de petits boulots, surveillant,
jardinier, et même balayeur pour payer sa modeste chambre. Sa vie est
difficile car il a peu d'étudiants et son salaire ne lui permet pas de
joindre les deux bouts. Mais pour lui, elle ne manque pas de fantaisie
et de gaieté. Pour ses étudiants, il est un Maître de Karaté, pour les
voisins du dortoir, un vieux balayeur et pour les petits diables qui
salissent le jardin alors qu'il peine sous le soleil un "karasu
uri" (melon écarlate), ce qui ne manque pas de le faire rire. Mais la
vie est beaucoup moins drôle lorsqu'il n'a pas de quoi acheter le minimum
vital. Au fil du temps, sa situation s'améliore. Le nombre de ses élèves
augmente. Certains mécènes, comme les artistes peintres du "Tabata Popular
Club" lui viennent en aide et les universités commencent à s'intéresser
au Karaté. |
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En 1936
grâce à un comité de soutien, il ouvre le premier Dojo de Karaté au Japon. Le
Shôtô-Kan (la maison de Shoto). Shoto est le pseudonyme sous lequel Gishin Funakoshi
signait ses poèmes dans sa jeunesse. C'est aussi le nom que prendra bien plus
tard son style de Karaté, le "Shotokan". |
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Le Dojo Shotokan de Funakoshi Senseï |
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La Voie de La Main Vide A cette
époque l'art d'Okinawa, se repend sous le terme générique de Tsang-Té
(Kara-Té en Japonais), faisant référence à la dynastie des Tang qui peut être
traduit par Chinois. On se met d'ailleurs à employer couramment les
idéogrammes de la "Main Chinoise" laissant penser que le Karaté
n'est en fait, qu'une forme de boxe chinoise. Pour Gishin Funakoshi, cette
terminologie de "Main Chinoise" n'évoque en rien la vraie nature de
l'art d'Okinawa ni son histoire. Mais la prononciation de "Kara" a
aussi un tout autre sens, qui veut dire "vide". C'est pour Gishin
Funakoshi, le terme le plus approprié. Il donne tout son sens à l'Art,
"La Main Vide" de toutes armes, de toutes haines, et de toutes
vanités. Il change donc l'idéogramme de Kara et lui rajoute le suffixe
"Dô", la voie, le chemin. Le Karaté n'est plus un simple art de
combat à main nue, mais un véritable art de vivre. |
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Il change
aussi le nom des Kata Les Pinan deviennent les Heian, Kushanku devient Kanku
Wanshu devient Empi etc... Ce changement de terminologie joue un rôle
considérable, dans le développement du Karaté au Japon car dans cette période
de nationalisme exacerbé, tout ce qui fait référence à la Chine n'est pas
forcement bien vu. |
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Yoshitaka Funakoshi Considéré
comme un véritable génie du Karaté, la conception de l'Art de la Main Vide de
"Gigo" est particulièrement innovante. Il abaisse les positions de
bases, faisant ainsi descendre les centres de gravités plus près du sol et
renforce considérablement le travail de hanche afin de le rendre plus
puissant. Il introduit les premiers coups de pieds circulaires et développe
également le combat souple et les kumités (littéralement mains "te"
qui se rencontrent "kumi" ou exercices de combat). Ainsi naît le
Karaté-Do style Shotokan. Malheureusement il décédera très jeune, en 1945, de
la tuberculose. L'empreinte qu'il laisse dans le karaté Shotokan tel qu'il
est pratiqué de nos jours est indiscutable. |
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En 1945,
un raid aérien sur Tokyo détruit le Shotokan. Les efforts de toute une vie
sont réduits en cendres. La capitulation de l'empire laisse un grand vide
dans l'esprit des Japonais et la pratique des arts martiaux sera restreinte
pendant deux ans, mais la "voie" continue. |
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Funakoshi Senseï en 1957. Toute sa vie, Senseï Funakoshi porta
des geta. Ces socques de bois à longues dents destinées à ne pas se mouiller
les pieds, lui renforçaient les muscles des jambes. C'était pour lui un
entraînement quotidien. |
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Le père du
Karaté moderne s'éteint le 26 Avril 1957 à Tokyo, à l'âge de 88 ans. En dépit
d'un contexte défavorable, il fut l'artisan du développement, de la
préservation et de la diffusion de l'art d'Okinawa au Japon. Grâce à sa
clairvoyance et à des années d'efforts, cet art "prohibé" qui
aurait pu disparaître a connu un tel succès à travers le monde
qu'aujourd'hui, il ne peut tomber dans l'oubli. |
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